Les vols sur les chantiers sont un véritable fléau. Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), le coût annuel des vols et des actes délictueux s’élèverait à au moins 1 % du chiffre d’affaires du secteur du BTP, soit plus d’un milliard d’euros. Tableaux électriques, carburant, matériaux, engins de construction, outils… tout peut se voler ou se dégrader sur un chantier. Outre la perte financière, un vol sur chantier peut entraîner des retards que les maîtres d’ouvrage ne prennent en général pas en compte. Comment se prémunir contre ces désagréments ? TrustUp fait le point sur vos moyens d’action.
Appréhender le risque de vol sur chantier : stratégies et bonnes pratiques
La lutte contre les vols doit être appréhendée de façon globale et se préparer en amont du projet.
Identifier et sécuriser les matériaux et équipements
Concernant le vol de matériaux de chantier et des équipements, la première chose à faire est de les identifier et de les sécuriser. Chaque élément doit porter une empreinte unique pour faciliter les recherches en cas de vol, mais aussi dissuader les malfaiteurs potentiels.
Concrètement, vous pouvez :
- Prévoir un marquage physique de chaque engin avec des identifiants uniques difficilement effaçables.
- Prendre en photo les équipements et la disposition des éléments de chantier. N’oubliez pas de noter le numéro de série et les caractéristiques qui permettront de les identifier par la suite.
- Organiser la gestion des clés de façon rigoureuse et nommer un responsable de cette tâche au sein de votre équipe.
Intégrer la gestion du risque au quotidien
Il ne suffit pas de prendre quelques mesures ponctuelles pour lutter contre les vols. Le chantier doit être pensé en fonction de cette problématique. Cela comprend des bonnes pratiques comme :
- Désigner un référent chargé de la sécurité du site.
- Limiter l’accès au chantier en installant des barrières et en surveillant les entrées principales. Vous pouvez par exemple utiliser des barrières Nadar ou du grillage amovible pour délimiter le périmètre du chantier et en interdire l’accès. L’entrée principale peut être protégée par des blocs de béton posés et enlevés à la tractopelle matin et soir.
- Ranger les outils après utilisation. C’est une question d’ordre, mais aussi un moyen de les cacher à la vue des voleurs. Le matériel mis sous clé chaque soir évite le vol d’outils sur un chantier la nuit.
- Limiter le plus possible les stocks. Évitez absolument les livraisons la veille des week-ends, vacances ou périodes d’activité réduite quand le chantier est moins fréquenté. Ne faites pas le plein de carburant le soir ou avant la fermeture du chantier.
Chacun doit se sentir individuellement responsable de la sécurité. Pour cela, il est important d’engager des actions de sensibilisation ou de formation régulières. Cela comprend :
Associer les ouvriers à la protection du chantier
- la maîtrise des procédures d’urgence en cas d’incident ;
- l’observation et le signalement de toute activité suspecte ;
- la responsabilisation de chaque ouvrier vis-à-vis du matériel ;
- le contrôle des accès au moyen de badges individuels.
Il vous revient ainsi de créer une culture de la vigilance.
Mettre en place une surveillance de chantier efficace
La visibilité comme arme de dissuasion
Les mesures de sécurité sont plus efficaces lorsqu’elles se voient. Certaines pratiques sont à privilégier pour prévenir le vol :
- Afficher que le site est interdit au public ou sous vidéoprotection ou sous alarme. Cela peut avoir un effet dissuasif sur les cambrioleurs.
- Éclairer le chantier la nuit ou prévoir le déclenchement de projecteurs lumineux en cas d’intrusion pour décourager les voleurs.
Ces mesures sont toutefois d’un effet limité lorsque le voleur est expérimenté. Il est dès lors judicieux de prévoir des dispositifs plus élaborés.
La surveillance humaine ou un système automatisé
Vous pouvez recourir à une agence de sécurité pour éviter le vol pendant les travaux. Il faut toutefois prévoir un budget assez important, surtout si le site est de grande envergure. En effet, la présence d’un seul gardien risque de ne pas être suffisante en cas d’intrusion sur une zone non surveillée du chantier.
En cas de chantier important, il peut être conseillé de signaler le risque de vol et de vandalisme à la gendarmerie ou au commissariat de police. Les rondes pourront être plus nombreuses dans ce secteur et les forces de l’ordre vous conseilleront sur les mesures à prendre.
Par ailleurs, certaines technologies renforcent la sécurité des sites de construction et du matériel :
- La vidéosurveillance. La plupart des solutions actuelles sont équipées de systèmes infrarouges pour détecter tout mouvement ou toute effraction et sont reliées à une centrale d’alarme. Le responsable du chantier est alerté instantanément, ce qui permet une réaction rapide.
- Le tracking GPS intégré dans votre matériel coûteux et vos engins. Il vous est ainsi possible de suivre la position de l’équipement en temps réel. Certains dispositifs sont dotés d’alarmes en cas de mouvement suspect.
À retenir
La fréquence des vols sur chantiers et leurs conséquences néfastes nécessitent une stratégie adaptée. Mettre en place des bonnes pratiques, sensibiliser les ouvriers, recourir à des dispositifs de surveillance est indispensable.
FAQ
Qui est responsable en cas de vol de matériel sur un chantier ?
L’entrepreneur est responsable de la surveillance du chantier. Il est donc considéré comme responsable en cas de sinistre jusqu’à la réception des travaux.
Une assurance peut-elle couvrir le risque de vol sur un chantier ?
Il existe des polices d’assurance qui couvrent les risques dans le secteur du BTP, en particulier l’assurance « tous risques chantier » (TRC). Soyez toutefois attentifs aux conditions d’indemnisation prévues au contrat. La mise en place de certaines mesures de protection du chantier peut être rendue obligatoire. C’est aussi un bon moyen de réduire le montant des cotisations.
Que faire en cas de vol sur un chantier ?
Ne touchez à rien en cas de découverte d’un vol pour faciliter les investigations. Signalez-le immédiatement aux forces de l’ordre et faites un dépôt de plainte. Prévenez votre assureur (généralement dans les 5 jours). Dans tous les cas, il est utile de conserver les photos, les films des caméras de surveillance, les inventaires pour bien identifier le préjudice. Informez également le maître d’ouvrage.