Artisan du btp : comment engager son premier ouvrier ?

Professionnel du BTP, vous êtes prêt à embaucher votre premier ouvrier, mais vous n’êtes pas familier de ce type de démarche. En effet, il n’est pas toujours facile de trouver la perle rare et la procédure d’embauche n’est pas forcément évidente, surtout pour les petites entreprises. TrustUp vous en dit plus sur les possibilités de trouver un ouvrier qualifié, les procédures d’embauche à respecter et la rémunération d’un manœuvre en construction.

Comment trouver un ouvrier du bâtiment qualifié ?

Le secteur du BTP connaît depuis plusieurs années des tensions de recrutement dans presque tous les métiers. Pour trouver l’ouvrier dont vous avez besoin, vous disposez de plusieurs leviers.

Définir précisément le profil du candidat et diffuser votre annonce

Il est important de réfléchir à vos principales attentes concernant votre futur ouvrier :

• niveau de qualification et expérience professionnelle ;
• missions attribuées ;
• durée du travail ;
• salaire ;
• type de contrat (alternance, CDD, CDI).

Bon à savoir. Les conseillers de France Travail sont à votre disposition pour vous aider à rédiger une annonce efficace et trouver plus rapidement votre premier ouvrier.

Pour diffuser votre fiche de poste, le meilleur moyen est d’utiliser différents sites internet. Il existe des sites généralistes comme France Travail ou Indeed. Vous pouvez aussi avoir recours à des sites spécialisés dans le BTP comme Job-Btp.fr, Carrière BTP, Action BTP, PME BTP, etc.

Bon à savoir. Si vous optez pour le recrutement d’un apprenti, rapprochez-vous des centres de formation des apprentis (CFA) ou des lycées professionnels proches de chez vous. C’est le moyen idéal pour obtenir rapidement plusieurs candidatures.

Quel contrat proposer pour une première embauche ?

Le recours à l’alternance (contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation) est une des solutions les plus répandues dans le secteur du bâtiment. Cette formule présente des avantages sur le plan financier. L’entrepreneur perçoit des aides financières, le niveau de rémunération est en général peu élevé avec la plupart du temps une exonération de cotisations sociales patronales. C’est une opportunité de former un jeune aux techniques de l’entreprise avec peut-être une embauche définitive à la clé.

Toutefois, la formule de l’alternance présente aussi des inconvénients. L’apprenti n’est pas autonome et vous devrez consacrer du temps à le former. De plus, il ne sera pas toujours présent dans l’entreprise.

Vous pouvez aussi engager un ouvrier en contrat à durée indéterminée (CDI) avec période d’essai. Ce contrat s’adresse aux personnes que vous jugez aptes à exercer la fonction. La période d’essai vous permet de confirmer votre choix ou de rompre vos engagements facilement.

Toutefois, la procédure de licenciement est lourde en cas de volonté de séparation après la période d’essai.

Un contrat à durée déterminée (CDD) est une bonne option si vous hésitez à proposer un CDI. Toutefois, s’il n’y a pas de promesse d’embauche, vous risquez une plus faible implication du salarié dans son travail. Il risque aussi de partir si une autre entreprise lui propose un CDI.

Enfin, vous pouvez recourir à une agence d’intérim pour recruter un salarié. Il sera immédiatement opérationnel. La formule de l’intérim reste toutefois réservée à des périodes de charge de travail temporaires. De plus, elle est plus coûteuse que l’embauche directe d’un salarié.

Quelles sont les démarches administratives pour engager son premier ouvrier ?

Bon à savoir. Le travail dissimulé est formellement interdit. En cas de manquement aux obligations de déclaration, l’employeur est passible d’une amende administrative qui peut être égale à 300 fois le montant horaire du minimum garanti.

1. Rédiger un contrat de travail (CDI ou CDD)

Cette étape doit être minutieusement préparée dans la mesure où le contrat régit les relations entre l’artisan et son employé. Il donne lieu à une négociation, dont la rémunération et les différents avantages accordés au salarié.

2. Réaliser une déclaration préalable à l’embauche (DPAE)

La DPAE doit être transmise à l’URSSAF dans les 8 jours précédant la prise de fonction de l’ouvrier

Le formulaire comporte plusieurs volets dont :

• l’immatriculation de l’employeur au régime général de sécurité sociale et au régime d’assurance chômage ;
• la demande d’immatriculation du salarié à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ;
• l’adhésion de l’employeur à un service de santé au travail ;
• le pré-établissement de la déclaration annuelle des données sociales (DADS).

3. Adhérer à une caisse de retraite

4. Prévoir une visite d’information et de prévention

Cette visite médicale d’embauche doit avoir lieu dans les 3 mois suivant la prise de fonction de l’ouvrier.

5. Mettre en place un registre unique du personnel et procéder aux affichages obligatoires

Le registre est obligatoire dès l’embauche du premier ouvrier et recense notamment le type de contrat, le temps de travail, la date de sortie prévisionnelle (CDD), etc.

L’employeur doit aussi afficher dans les locaux de l’entreprise des informations comme :

• les consignes de sécurité ;
• le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) ;
• les coordonnées de l’inspection du travail et du médecin du travail ;
• ect.

Quel est le salaire d’un manœuvre en construction ?

Le salaire de base d’un manœuvre débutant se situe autour du SMIC et peut atteindre 2 500 € brut avec de l’expérience, soit 30 000 € par an. L’employeur peut aussi verser des primes.

Par ailleurs, l’employeur peut bénéficier de la réduction générale des charges patronales aussi appelée « réduction Fillon ». Pour un salaire mensuel brut inférieur ou égal au SMIC, l’employeur bénéficie d’une exonération totale de cotisations sociales. Pour les salaires situés entre le SMIC et 1,6 fois le salaire minimum, l’exonération suit un barème dégressif.

Le coût d’un manœuvre en construction peut aussi être réduit par une aide à l’embauche (demandeur d’emploi, alternance, travailleur handicapé, zones en difficulté).

À retenir

Pour engager leur premier ouvrier, les artisans du BTP doivent :

• définir précisément leurs besoins et utiliser les meilleurs canaux de diffusion de leur offre ;
• choisir une forme de contrat (alternance, CDI, CDD, intérim) présentant chacune des avantages et des inconvénients ;
• respecter certaines formalités sous peine d’une sévère amende.

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